livre auto biographique et conférences sur le burn-out et le harcèlement

SUICIDE D'UN NEUROCHIRURGIEN AU CHU DE GRENOBLE

Pourquoi attendent-ils l'inévitable avant d'agir réellement???

Pourquoi les mesures prise face au harcèlement moral sont-elles inopérantes ? Parce qu’il est difficile de croire que c’est réel ? Parce qu'il est très difficile à prouver ? Parce que des managers deviennent harcelants à leur tour dans un contexte de névrose collective ? Parce c'est un profond changement de société qui induira un changement des comportements ?  Il est passé à l'acte, d'autres se tuent en voiture, d'autres tombent profondément malades, d'autres ont de multiples accidents et d'autres tombent dans les pièges de l'alcool, la drogue, la sur médicamentation ... la liste est longue
C'est de la responsabilité de chacun d'éviter cela.
BCATH

Article du Dauphiné.com du 28/01/2018 :

Sous tension depuis le suicide d’un neurochirurgien et la médiatisation du mal-être de son personnel, la direction du CHU de Grenoble est épinglée lundi pour sa gestion déshumanisée dans un rapport du ministère de la Santé rendu public.

L’état des lieux dressé par Édouard Couty, le médiateur missionné au lendemain de la découverte du corps du jeune praticien dans un bloc opératoire, le 2 novembre, liste une série de "défauts" de gouvernance qu’il invite à "corriger rapidement" avec l’aide d’un "solide accompagnement extérieur".

"Le style de management, qui maintient de manière permanente une certaine pression sur les équipes et qui priorise le résultat [...] doit s’infléchir", souligne-t-il, pointant son orientation prononcée "vers les problématiques budgétaires".

Diagnostiqués lors de l’audition d’une trentaine de salariés, répartis sur trois services, ces points noirs viennent éclairer les situations conflictuelles, de maltraitance ou de burn-out qui gangrènent l’établissement.

Ces derniers mois, de nombreux salariés - l’hôpital compte 8 000 agents - éreintés tant psychologiquement que physiquement par leur charge de travail et les tensions quotidiennes, ont préféré quitter l’établissement ou se mettre en arrêt maladie.

Mi-décembre, deux pédiatres du service endocrino-diabétologie, qui n’ont plus exercé depuis un mois pour soigner leur «épuisement professionnel», ont fustigé la «maltraitance institutionnelle» dont elles se disent victimes dans un courrier adressé aux familles de leurs patients.

Cette semaine, un ancien chirurgien de l’hôpital - qui a porté plainte contre X pour harcèlement moral - a détaillé sa lente "mise au placard" après avoir alerté à plusieurs reprises de difficultés d’organisation qui "impactaient la prise en charge" des malades.

Un discours en décalage avec le terrain

Le rapport d’Edouard Couty fait le constat d’un "décalage trop important" entre "le discours institutionnel et la réalité du terrain", dans un contexte économique "très contraint".

"Les informations ne remontent pas du terrain car les agents ont le nez dans le guidon. Les temps d’échange informels, qui créent des liens et résolvent parfois les problèmes, n’ont plus lieu", déplore un responsable syndical.

Le texte d’Édouard Couty expose le cas de réunions "quasi exclusivement" dédiées aux "résultats financiers" et à la "responsabilisation des équipes au regard de ces résultats".

"Il manque une attention particulière aux difficultés et aux souffrances des personnels", relève le médiateur, ajoutant que le "discours gestionnaire [...] n’est compris et admis que lorsque s’est instauré au préalable une relation de confiance".

Pour le député LREM Olivier Véran, neurologue au CHU de Grenoble, "cette situation pourrit la vie des soignants au quotidien".

De leur côté, les syndicats estiment que "tous les recours ont été usés" pour alerter la direction, "restée sourde" aux signaux depuis des mois. Ils confirment que le suicide du neurochirurgien a mis en lumière un système "à bout de souffle", n’impactant "pas uniquement les médecins, mais l’ensemble du personnel".

"La direction soigne des budgets, nous des êtres humains. Nos métiers sont des vocations qui sont en train de perdre de leur sens en raison de la politique du chiffre", martèle une source syndicale.

En mai, les syndicats avaient exigé un accord encadrant la politique managériale. Ce dernier a bien été signé mais, depuis, les réunions pour sa mise en place se font attendre.

Au CHU, beaucoup considèrent qu’en évoquant la situation à Grenoble à l’Assemblée nationale, Olivier Véran et la ministre de la Santé Agnès Buzyn ont "créé un appel d’air" dont vont peut-être bénéficier d’autres hôpitaux.

Vendredi, au cours d’une réunion au ministère de la Santé, la direction de l’établissement s’est vue signifier l’obligation de mettre en oeuvre un "plan d’action" qui tiendra compte des recommandations du médiateur, afin de "retrouver le calme et la sérénité au CHU".

La direction promet une organisation différente "d’ici deux à trois mois". Elle se donne cinq ans pour "arriver à une accointance entre les cadres et les chefs de services", glisse une source syndicale.

Le 22 décembre, trois jours après qu’Agnès Buzyn eût évoqué "des situations de harcèlement" à Grenoble devant l’Assemblée nationale, la conférence nationale des directeurs généraux de CHU avait exprimé son soutien à la gouvernance iséroise. "Aucun limogeage n’est envisagé", indique une source proche du dossier.

Date de dernière mise à jour : 02/02/2018

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